Obésité et surpoids : facteurs d’incontinence urinaire ?

17 octobre 2013

Chirurgie

Si l’obésité est un facteur d’incontinence, peut-on dire, à l’inverse, que perdre du poids favorise une meilleure continence ?

Qu’est-ce que l’incontinence urinaire ?

Obésité et surpoids : facteurs d’incontinence ?L’incontinence urinaire se définit par une perte accidentelle ou involontaire d’urine par l’urètre.

L’incontinence peut apparaître si l’une des structures suivantes est altérée : le plancher pelvien (muscles du périnée), les sphincters (muscle circulaire situé autour d’un conduit naturel), et les commandes nerveuses régulant les sphincters ainsi que le détrusor (couche musculeuse de la vessie).

Plusieurs facteurs augmentent les risques de souffrir d’incontinence urinaire : âge (15% des plus de 85 ans en souffrent), anxiété, obésité, troubles neurologiques, infections, relâchement musculaire suite à une opération de chirurgie abdominale ou à un accouchement, tabagisme, caféine…

Il existe 3 grands types d’incontinence urinaire :

  • L’incontinence urinaire à l’effort : caractérisée par une fuite involontaire d’urine par l’urètre, survenant à l’occasion d’un effort physique, de la toux ou d’éternuements
  • L’incontinence urinaire par urgenturie : caractérisée par une fuite involontaire d’urine, accompagnée ou immédiatement précédée d’un besoin urgent et irrépressible d’uriner aboutissant à une miction ne pouvant être différée et retenue
  • L’incontinence mixte : elle combine les deux types d’incontinence prédéfinie.

Les personnes incontinentes ont généralement une souffrance psychologique (anxiété, dépression) et sociale (repli sur soi, peur de s’écarter du domicile…).

L’obésité, un facteur d’incontinence

Plusieurs études se sont penchées sur les liens entre obésité et incontinence.

Selon l’étude norvégienne EPINCONT (qui a porté sur 28.000 femmes), l’exposition au risque d’incontinence est directement corrélée à l’IMC.

Une autre étude publiée dans American Nurses’ Health Study a observé, chez des sujets féminins ayant entre 37 et 54 ans, que les femmes qui avaient un IMC supérieur à 35 étaient plus exposées que celles qui n’étaient pas en surpoids (IMC inférieur à 25).

Bref, les différentes études pointent bien une relation entre IMC et infection urinaire mixte et infection urinaire d’effort.

Pourquoi l’obésité peut avoir pour conséquence une incontinence urinaire

La prise de poids exerce une pression accrue intra-abdominale et du diamètre sagittal (orienté d’arrière en avant) de la cavité abdominale : le plancher pelvien se retrouve ainsi altéré.

Par ailleurs, des études montrent que l’hyperglycémie joue sur les neurones impliqués dans la tonicité du détrusor et du sphincter urétral.

Enfin, tant l’obésité que l’incontinence urinaire mettent en jeu une dysrégulation générale du système nerveux autonome.

Perdre du poids pour limiter le risque d’incontinence urinaire

Une étude de 2005 (« Weight loss: a novel and effective treatment for urinary incontinence ») montre que, chez des femmes en surpoids et suivant un régime (dans le cadre de l’étude), la réduction des épisodes d’incontinence urinaire suite à la perte de poids a été de 54% dans les 6 mois qui ont suivi.

D’autres études (comme « Weight loss to treat urinary incontinence in overweight and obese women » qui a combiné régime, exercices physiques et programme de rééducation périnéale) mettent en avant que les effets de la perte de poids sont véritablement durables sur le plan de la diminution des épisodes d’incontinence urinaire.

Une perte de poids de seulement 5 à 10% permettrait même d’obtenir des résultats probants sur les fuites urinaires.

Chirurgie bariatrique et incontinence urinaire

La chirurgie bariatrique (anneau gastrique, sleeve, by-pass) peut-elle également aider ?

Une étude australienne (« Effects of bariatric surgery on urinary and sexual function ») montre que les résultats sont plus probants chez les femmes (chez lesquelles on observe une amélioration significative des symptômes d’incontinence urinaire d’effort) que chez les hommes. Ce qui est corroboré par d’autres études qui pointent qu’entre 50% et 75% des patientes opérées ne souffrent plus d’incontinence urinaire.

En résumé, obésité et incontinence urinaire

  • Surpoids ou obésité et infections urinaires sont liés.
  • Le poids étant l’un des facteurs d’infections urinaires modifiables, il est important d’agir dessus pour ne plus souffrir de cette pathologie.
  • La perte de poids par un régime ou par une opération de chirurgie de l’obésité permet de réduire significativement les symptômes d’infection urinaire.

Source : Incontinence urinaire et obésité, Journal de gynécologie obstétrique et biologique de la reproduction, Vol 41 – N° 4, juin 2012


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